Ce rectangle en friche de 90 hectares, aux confins de la zone d'activités de Saint-Laurent-du-Var, est devenu le site le plus précieux de la commune. Depuis que l'Etat a lancé une étude d'impact environnementale, première étape pour peut-être y bâtir la nouvelle maison d'arrêt de Nice, ce terrain en bordure du Var a tout d'un Eldorado.
"C'est le seul poumon vert de Saint-Laurent", plaide Patrick Villardry, nouvel adjoint à la sécurité et président du Club canin Laurentin installé à deux pas. "Nous avons plein de projets pour cet endroit : des entreprises internationales veulent s'y implanter, nous voulons y faire des logements sociaux, agrandir le parc des sports et une caserne de pompiers doit être créée à côté" énumère le nouveau maire, Joseph Ségura.
"Au col de Vence il y a des cailloux à casser"
Autour de lui est rassemblée, ce jeudi midi, une petite cinquantaine d'habitants pour "faire une photo" sous la banderole disant "Non à la prison". "Aujourd'hui marque le début d'un combat. On est sur le pied de guerre. La rive droite du Var ne doit pas être la poubelle, il n'y aura pas de prison ici !" lance l'élu à ses administrés présents.
Des Laurentins qui n'en pensent pas moins : "au col de Vence ils seraient mieux, il y a des cailloux à casser sur place" affirme un nostalgique des bagnes, qui préfère rester anonyme par crainte de représailles. Patrick Villardry a une autre idée : "le fort de la Revère [au-dessus d'Eze], réhabilité, ferait un site parfait, il y a déjà les fossés". Christian Estrosi, qui s'oppose aussi à l'implantation d'une maison d'arrêt dans son Eco-Vallée, a quant à lui évoqué les sites du mont Férion, entre Levens et Coaraze, et du plateau Tercier à Drap.
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