Le Var en crue perturbe la baignade à Saint-Laurent Imprimer
Écrit par Nice Matin   
Lundi, 27 Août 2012 19:31

Drapeau orange sur les plages Landsberg et Cousteau et panneau d'information à l'entrée du centre nautique, prévenant d'un fort courant... Après la pollution il y a un mois, c'est au tour de la crue du Var de perturber la baignade à Saint-Laurent-du-Var.

 

 

 

Gonflées par les orages de samedi soir, les eaux du fleuve déversent de la boue et modifient les courants sur le plan d'eau. Ce phénomène est accentué par la digue de galets, formée l'hiver dernier à l'embouchure. Elle détourne l'eau douce vers les plages, au lieu de l'envoyer au large.

 

« Quand on prend la mer, on comprend bien le phénomène », explique Bernard, amateur de Wake Board. « L'eau du Var est plus froide et surtout boueuse. Au large, on peut voir la démarcation entre la mer et l'eau du Var qui crée des vagues sur le plan d'eau, alors qu'il était calme et réputé pour les activités nautiques

 

À quelques mètres de là, Cyrille du centre Glisse Paradise confirme: «D'habitude, l'eau est claire, mais là elle est boueuse et crée un tourbillon à l'entrée du plan d'eau. Après la pollution et la rumeur qui a vidé les plages, on n'avait pas besoin de çà.»

 

Ce dernier a constaté une baisse d'activité cet été...

 

« C'est normal, regardez les plages : on est le 26 août et il n'y a personne ou presque », regrette un habitué.

 

Daniel Narcy, l'animateur de l'aquarium des Flots Bleus avait alerté les autorités publiques au printemps (1).

 

« Ce phénomène est prévisible. A chaque crue les eaux du Var se déverseront sur nos plages et apporteront de la boue ou de la pollution. Il faut faire quelque chose pour arrêter ce phénomène », rappelle-t-il.

 

Hier, le drapeau orange déconseillait la baignade, à cause des courants.

 

Pas de pollution ? Les analyses d'eau, affichées au poste de secours, étaient bonnes mais elles datent du 21 et sont donc antérieures aux orages de samedi. Mais après le fâcheux « incident » de cet été et les cas de maladies qui ont suivi, la méfiance est de mise sur la plage. Surtout que l'origine de cette pollution reste toujours inconnue...

 

« L'eau était dégueulasse ce matin »

 

« Ce matin je me suis baignée, mais l'eau était dégueulasse. Je suis vite sortie pour aller prendre une douche », regrette «Mamie Madeleine» une habituée des lieux.

 

« Moi aussi, je me suis baignée, mais je n'ai pas mis la tête dans l'eau et je vais aller prendre une douche », ajoute Jo, qui déjeune à la cafétéria de l'AGASC. Sa voisine de table raconte qu'elle n'a pas voulu que sa petite fille se baigne. « Par précaution. Elle adore la mer, pourtant tout l'été elle n'est allée qu'en piscine ! »

 

Un habitué de la plage de l'AGASC se pose des questions : « On récupère de plus en plus de petits poissons morts sur le sable.»

 

« Il y a quelques jours, on a retrouvé un loup de 2 kg qui agonisait. L'eau est boueuse et de plus en plus douce. Les poissons partent plus loin », reconnaît Daniel Narcy, qui a dû mettre en veille ses activités pédagogiques.

 

Il n'y a donc pas que les baigneurs qui désertent les plages. Les poissons aussi... 

 

1. Les autorités publiques se rejettent la patate chaude : la gestion du fleuve, qui dépend de l'État, doit être cédée au conseil général. Le montant des travaux est chiffré à plus de 300 000 euros. Pour l'instant, rien n'est prévu.

 

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